L’Enseignement du Bouddha : La philosophie bouddhiste

Photo récupérée du site suivant

Le bouddhisme est, selon le point de vue, une religion, une philosophie, voire les deux, dont les origines se situent en Inde au 5ème siècle avant J.-C. à la suite de l’Eveil du Prince Siddhartha Gautama et de la diffusion de son enseignement.

Le Plaisir se ramasse.
La Joie se cueille.
Et le Bonheur se cultive

Bouddha

Quand le Prince Siddhartha par l’Eveil est devenu le « Bouddha Sakyamuni », débuta son enseignement à toutes les classes d’hommes et de femmes – rois et paysans, brahmanes et hors castes, banquiers et mendiants, religieux et bandits – sans faire aucune distinction entre eux. Son enseignement dura jusqu’à sa mort soit pendant 45 ans (4 + 5 = 9 ; 4 la construction, les fondations ; 5 le guide libérateur, l’évolution et le mouvement ; 9 l’enseignant, le sage qui construit un enseignement spirituel, le 9 c’est la notion de prendre du temps et c’est aussi l’achèvement de son enseignement qui peut maintenant diffuser (5) en dehors des limites du 4).

L’enseignement bouddhique propose de recevoir un enseignement éclairé et éclairant , en effet Bouddha invitait ses disciples de ne pas croire, sans mener une réflexion personnelle, à ses paroles.

N’acceptez pas mes enseignements sans les avoir étudiés.
Si l’on vous donne une pépite d’or, vous allez naturellement vérifier de toutes les façons possibles, si c’est vraiment de l’or.
De la même façon, agissez ainsi avec mes enseignements pour reconnaître leur validité et les accepter.

Bouddha

Le « Discours de Bénarès » : premier enseignement public du Bouddha

La doctrine (le dharma) a été exposé par le Bouddha dans son enseignement connu sous le nom de « 4 Nobles Vérités ».
Ce sera le principal précepte de son 1er discours public, peu de temps après son « Eveil ».
Il le présente comme un « exposé médical » (Chemin de Santé) :
1er Vérité : le « symptôme » – l’insatisfaction est inhérente à l’existence humaine.
2ème Vérité : le « diagnostic » – cette insatisfaction trouve son origine dans l’ignorance et le désir d’appropriation propre à l’égo.
3eme Vérité : la « thérapeutique » – il existe un état de santé où l’ignorance étant abolie, le désir ne s’exprime pas et ne donne pas naissance à l’insatisfaction.
4eme Vérité : le « remède » – pour retrouver cet état de santé, il convient de suivre la Voie (une discipline déclinée en 8 branches soit « l’Octuple Noble Sentier« ) qui met fin à l’ignorance et au désir.

Si le constat que « toute existence est soumise à l’insatisfaction » semble pessimiste, l’enseignement de Bouddha reste optimiste puisqu’il affirme que chacun peut retrouver le chemin de santé en suivant la Voie. Pour parvenir à retrouver la santé, sa « propre nature de bouddha », il faut s’adonner à l’étude et à l’entraînement en cultivant le sentiment de joie à l’intérieur de chacun.
Les 3 premières vérités invitent à l’introspection qui permettra de mettre le doigt sur l’origine de « l’insatisfaction », expliquera pourquoi notre expérience habituelle est « erronée » et proclamera la possibilité de mettre fin à l’ignorance. Ces 3 vérités, développées, expliquées et commentées forment la structure de la « doctrine ».
La 4ème vérité préconise l’entraînement par l’application concrète de méthodes aptes à transformer l’expérience acquise en « expérience d’éveil », libre de toute déformation et de confusion.


La Doctrine prônée par Bouddha

Le Bouddha commence par mettre en lumière « notre » vision de la réalité et en propose une analyse nouvelle. Il conseille comment parvenir à voir les choses comme il les voit lui-même, c’est-à-dire « telles qu’elles sont ».

Le Soi et l’ego :

Soyez à vous-même votre propre refuge.
Soyez à vous-même votre propre lumière.

Bouddha

Dans notre façon de penser « machinale », nous considérons le monde et ses phénomènes, notre corps, notre esprit ou encore nos sentiments, nos idées comme s’ils étaient en relation entre eux mais de façon indépendantes les uns des autres et comme façonnés sur des modèles, ce que l’on nomme une « essence », un « Soi ». Pour expliquer la variété du monde, on imagine que chaque individu, chaque manifestation ne sont en fait qu’une sorte de « transposition » sur le thème de ce « Soi » : cheval, arbre, pluie, montagne, ciel, étoile fruit, amour, liberté…
En ce qui concerne notre esprit, nous croyons fermement en la présence d’un vrai « Soi », insubstantiel et permanent et qui à travers l’ incarnation appréhende le monde, éprouve des sentiments, raisonne, élabore des concept.
L’égo (désigne la représentation et la conscience que l’on a de soi-même), encore plus que le corps est ce qui structure notre personnalité, notre individualité, c’est le fondement de notre constitution.

L’Impermanence et la Souffrance :

Quand on observe la nature, nous remarquons que tout est « soumis à la mort ».

Tout ce qui apparaît, disparaîtra un jour ou l’autre.

Sagesse Bouddhiste

C’est la cas de notre corps physique, comme tous les êtres vivants et toutes les choses matérielles.
C’est le cas pour nos sentiments et nos idées, comme les étoiles, les fleurs, notre amour qui apparaît un jour et un autre jour s’éteint, nous changeons aussi de perception ou de pensées. Nous expérimentons la notion d’ « impermanence » qui nous met dans une situation d’insécurité et d’inconfort que l’on transforme en idée de « souffrance ».
Notre projection alors, est que tout disparaît, « tout ce qui est » et nous avons peur pour « notre propre égo », la notion de « mortalité » nous met dans la crainte.
Tout – y compris notre égo – naît et meurt. Nous refusons cette réalité des choses « telles qu’elles sont », car nous aimons entretenir l’illusion de l’existence du « Soi » et ainsi nous nourrissons « notre souffrance ».

Karma et Renaissance :

Accepte ce qui Est, laisse aller ce qui ETAIT et aie confiance en ce qui SERA.

Bouddha

Dans notre vie quotidienne, tous nos actes (le karma) dépendent étroitement de la croyance en « notre » égo qui influencera toutes nos actions, nos réactions, nos désirs et nos craintes par exemple. C’est pour lui répondre, le protéger et le développer que nous agissons ou « réagissons » en fonction de nos croyances, projections, sentiments et stimulations extérieures. A chaque que fois que notre égo est sollicité et qu’il est remis en cause, nous intervenons pour bien se prouver à soi-même que nous existons.
Chacun de nos actes est régi par l’intention de prouver l’existence de notre égo et une fois l’acte passé, nous nous en réjouissons de l’avoir prouvé.
Chaque fois que notre égo « est mis en danger », nous faisons tout pour le « sauver », pour le maintenir en « vie » ; c’est cette certitude qui valide l’intention de chacun de nos actes et c’est l’attachement au résultat de ces actes qui entretient notre conviction en notre égo.
Chaque « acte » entraîne « une nouvelle naissance » – une renaissance – de l’égo.

L’Interdépendance :

Chaque matin est une renaissance. Ce que nous faisons aujourd’hui, est ce qui est le plus important.

Bouddha

En fait, tout n’existe qu’en interdépendance.
– Les choses physiques sont des « composés »
Comme la montagne est un agrégat de pierre, de terre et de résidus végétaux ou animaux, notre corps est composé de cellules qui nous viennent de nos parents, de la nourriture que nous ingérons, de l’air que nous respirons.
– Les choses senties sont aussi des « composés ».
Elles sont le résultat combiné d’objet extérieurs en contact avec notre corps physique, l’impression qu’ils laissent sur nos sens et de l’interprétation qu’en fait notre cerveau.
– Les choses réfléchies sont des « composés ».
Elles dépendent de l’éducation reçue, de la perception que nous avons de l’extérieur, des évènements que nous avons vécu, des idées que des personnes ont exprimé.
Et l’idée de « l’égo » est un concept comme un autre…

La Vacuité et L’Esprit :

La réalité nous apparaît comme une relation de dualité : il existerait « un sujet » – l’égo – qui expérimenterait des objets – l’extérieur -.
Selon l’enseignement de Bouddha, cette réalité « objective » n’existe pas, il s’agit d’une illusion. Cette impression entretient le désir et sa conséquence la souffrance.
Notre expérience régulière de notre vie quotidienne n’existe pas en « Soi », indépendamment de l’expérience que nous en faisons. Sa persistance n’est que « relative ».
C’est l’objectif de compréhension que veut nous partager le Bouddha avec sa propre observation sur la vie.
La notion de « réalité absolue » – toute manifestation est « vide »- n’est réel qu’en interdépendance. C’est ainsi que l’on appelle la « vacuité » des phénomènes (shunyata) et c’est cette vacuité que l’on peut vivre dans la pratique de la méditation.
Il ne s’agit pas alors d’une expérience vécue par l’égo, dans le désir et l’attachement, mais d’une connaissance directe et intuitive de la réalité, « telle qu’elle est », vécue par l’esprit, notre « nature de bouddha ».

La pratique de l’enseignement du Bouddha

La « pratique » regroupe différents « entraînements » et « exercices spirituels » que les disciples du Bouddha mettent en œuvre pour vérifier par leur propre expérience la véracité des enseignements et leur efficacité, afin de progresser sur la voie spirituelle et d’atteindre son but ; l’Eveil et la Libération.
La pratique se définit comme un ensemble de moyens mis à disposition des disciples pour faciliter et rendre possible l’expérience directe et individuelle de la Réalité.
Chacun est invité à en vérifier l’efficience par lui-même. Cette proposition mise à la disposition de tous n’est efficace que si elle est mise en pratique concrètement et la vérification n’est possible que dans la mesure ou le disciple s’engage individuellement, qu’il dispose ou développe des capacités requises et qu’il suit fidèlement et scrupuleusement la méthode indiquée.

L’Octuple Noble Sentier, exposé dans la 4ème Noble Vérité, la Voie ou le Chemin, se structure en 8 catégories regroupées en 3 rubriques :
« Sila » : désigne vertu, morale ou conduite éthique. Elle permet d’agir dans le domaine du samsara, de réduire le karma négatif et de développer le karma positif, afin de créer un climat favorable à la bonne pratique, la sienne et celle des autres. Elle regroupe la parole juste, l’action juste et les moyens d’existence justes.
« Samadhi » : désigne union, totalité, accomplissement, achèvement, mise en ordre, concentration totale de l’esprit, contemplation, absorption, extase, enstase. Il permet à chacun, individuellement de calmer son esprit, de connaître et de maîtriser son fonctionnement et ses « pouvoirs ». Il comprend l’effort juste, l’attention juste et la concentration (ou recueillement) juste.
En Occident la notion de « samadhi » correspond à la méditation.
– « Prajna » : désigne sagesse transcendante, gnose. Le terme signifie à l’origine capacité cognitive ou savoir-faire. C’est l’accès à la réalité ultime, son développement augmente d’autant que la notion d’attachement diminue. elle fait suite à l’écoute, la réflexion personnelle et la mise en pratique des enseignements du Bouddha. Elle représente la pensée juste et la compréhension juste.

La base de la pratique du bouddhisme est la discipline. Elle porte sur le comportement extérieur, les actions physiques et verbales mais aussi la pensée intérieure et participe directement à l’entraînement à la méditation.

En complément, je vous propose de découvrir l’article suivant « Positions et Attributs de Bouddha » écrit par Lô de la Boutique Saint-Gimer.

Namaste


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