Saturne dans la Mythologie Grecque

Cronos (Saturne) en Grèce, est le plus jeunes des Titans – les Géants – fils d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (La Terre).
Le Couple de divinités primordiales habitant sur le Mont Othrys a engendré 12 Titans : Thémis, Phébé, Céos, Crios, Mnémosyne, Océan, Téthys, Japet, Hypérion, Théia, Rhéa et Cronos. Divinités géantes d’une force incroyable, ils ont régné au cours du légendaire Âge d’Or et ont également composé le premier panthéon des divinités grecques.

Ouranos est le Maître Primordial du monde et l’ancêtre de tous les dieux, il déteste sa progéniture et la fait disparaître au plus profond du ventre de la Terre Mère.
Gaïa, devenue énorme de tous ses enfants accumulés dans son antre, demande à Cronos de la libérer de cet enfer.
C’est ainsi que, Cronos se révolte contre son géniteur et, avec une faucille forgée par sa mère Gaïa, il émascule Ouranos et jette son membre à la mer. Cronos détrône son père tout puissant, il libère ses frères et sœurs, il prend le pouvoir et règne avec sa sœur Rhéa, devenue son épouse.
Mais, Cronos répète l’histoire ; avec la prédiction qu’il serait éliminé par l’un de ses fils, il avale tous les enfants nés de son union avec sa femme Rhéa, à l’exception de Zeus (Jupiter). En effet, celui-ci s’oppose à son père car au préalable, sauvé par un subterfuge de Rhéa : elle remplaça l’enfant emmailloté, prêt à être avalé, par une pierre que Cronos engloutit sans se méfier de la ruse, et le confia à une nourrice qui l’éleva en Crète, hors de la vue de son père.
Banni du royaume céleste Cronos se réfugie avec Rhéa au Latium où il sera assimilé à Saturne, divinité agricole identifiée à un roi légendaire qui fut souverain durant « l’Âge d’Or ».

Pour les Romains, en plus d’être le protecteur des progrès de la civilisation, Saturne enseigna aussi l’art de frapper la monnaie et il fut le dépositaire du Trésor Public.
Les Saturnales étaient célébrées annuellement à Rome au solstice d’hiver à la fin de décembre, pour honorer le retour de la lumière et commémorer le souvenir d’un temps où l’abondance, la liberté et le bonheur florissaient.

Saturne est assimilé aux limites inexorables de l’incarnation sur Terre, comprises entre la naissance et la mort. Saturne est l’archétype de la temporalisation. Il est fondamental au processus de civilisation, de maturation et d’accomplissement. L’image de Saturne qui s’inscrit au plus profond de la mémoire collective est celle du vieil homme solitaire, image positive qui parle de gravité, de dignité, d’autorité naturelle, de vieux sage. Cet Ermite est dédié à la réflexion et aux poursuites philosophiques et intellectuelles. D’un autre côté, la rigidité, la cristallisation du pouvoir avec la peur de le perdre, renvoient à l’image négative du vieux tyran, qui ne lâche rien. Le vieux sage et le vieux tyran cohabite en chacun de nous.

Dans la hiérarchie des 7 planètes visibles (Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars et Jupiter), Saturne est la plus lente et la dernière qui clôture le champ du visible, il représente le 7ème âge de l’homme, celui de la vieillesse. L’attribut principal de Saturne est l’iconographie du Vieillard.

La symbolique de Saturne, agit dans la structuration de l’égo conscient, le potentiel d’organisation, la discipline et l’accomplissement concret et physique. Il est au cœur de tout projet réaliste et responsable qui prend sous son influence une forme solide et tangible.
Saturne, c’est le père tout puissant, le père biologique ou père de substitution, l’éducateur, le mentor, le patriarche, le religieux, le leader, le politique . Par contre il faut prendre garde au tyran souvent déguisé en protecteur avisé ; son autorité, sa prudence et ses conseils peuvent paralyser et bloquer le développement dynamique d’une énergie créatrice.
Il est nécessaire de pouvoir rencontrer, reconnaître et dépasser ses peurs pour se trouver soi-même. Il est alors conseillé de se rebeller contre l’omniprésence paternelle projetée sur l’archétype de Saturne ; au besoin, d’évincer le père afin de découvrir une autonomie, une force et une autorité individuelle.

La figure de Saturne appliquée à l’Astrologie

Il faut donner du temps au temps

Miguel de Cervantes

En Astrologie, la tentation d’appliquer la réalité linaire, ordonnée, prévisible de la position des planètes aux fluctuations imprévisibles de la vie sur Terre relève d’une astrologie typiquement saturnienne motivée par la peur de l’avenir et la volonté de le contrôler à tout prix. Cette approche est limitative, comme l’énergie saturnienne.
Par contre, la tentative de donner une structure aux rythmes de développement d’un être humain en observant leur analogie avec les rythmes planétaires est au centre d’une astrologie psychologique qui encourage chaque individu à prendre ses responsabilités face à sa vie.
C’est en cela que le cycle des transits de Saturne est porteur d’un enseignement intéressant et riche pour l’accompagnement d’un accomplissement terrien épanouissant.
Saturne, figure du Maître du Temps, est le gardien de la durée de vie qui nous est impartie entre la naissance et la mort.
On fait coïncider ainsi les 3 cycles de Saturne aux 3 grandes périodes de notre vie :
– 0/29 ans : jeunesse, apprentissage
– 30/59 ans : âge adulte, engagements conduisant à des réalisations tangibles
– 60/89 ans : vieillesse qui rime avec sagesse
Chaque cycle saturnien de 29 ans (retour de Saturne à la position initiale du thème natal) peut être divisé par 4 étapes durant 7 ans chacune, chaque étape proposant d’agir sur l’évolution de l’autonomie, de l’authenticité et la maturité de l’individu.

Premier cycle : le temps de l’apprentissage

– Etape 1 : 7 ans , l’âge de raison (1er carré)
– Etape 2 : 14 ans, crise de la puberté, passage de l’enfance à l’adolescence (opposition, Saturne est dans le signe opposé de celui du ciel de naissance)
– Etape 3 : 21 ans, « la majorité », l’envie de prendre son envol, quitter le nid familial. Cette étape est en synergie avec la première étape d’Uranus (le premier carré) qui souffle le vent de liberté, qui marque un tournant dans la vie.
-Etape 4 : 29 ans, le retour de Saturne, on ressent un sentiment d’urgence, ce passage semble être le début de la fin mais c’est la fin du commencement, c’est en effet l’opportunité pour le jeune adulte qui n’a pas trouvé « sa voie » de se remettre en question et de se diriger vers « tous ses possibles » personnels.

Deuxième cycle : le temps de la construction et le besoin de stabilité

– Etape 5 : 36 ans, possibilité d’ajustement si besoin (carré)
– Etape 6 : 43 ans, se profile la crise de mi- vie (opposition). C’est aussi la période où Uranus arrive à mi-course de son cycle, il va stationner dans le signe opposé du ciel natal, accompagné de Neptune qui lui est au quart de sa révolution (soit en carré au ciel natal). Cette synergie de ces 3 archétypes (Saturne/Uranus/Neptune) ouvre grand une porte qui annonce une créativité accrue et inspire l’individu à un réalignement en adéquation avec sa nature profonde et authentique. Cette étape reste tumultueuse et inconfortable tout en étant féconde et innovante pour l’individu conscient, qui a répondu aux appels et aux exigences de son âme en effectuant des ajustements pertinents afin de garder le cap de son voyage humain : développement de la maturité et de l’expérience (énergie saturnienne), combiné à l’imagination fertile et une vision globale (énergie neptunienne), et stimulé par le besoin d’innover et capacités à prendre des risques (énergie uranienne).
– Etape 7 : 50 ans
– Etape 8 : 57 ans , 2ème retour de Saturne, il annonce le début du 3ème âge, c’est souvent le début de la fin de carrière.

Troisième cycle : le temps de la sagesse

– Etape 9 : 63 ans en synergie avec le 2ème carré d’Uranus, apporte un regain de créativité et permet à se risquer d’essayer une nouvelle direction de vie. Le duo Saturne/Uranus en harmonie apporte un sentiment de repos bien mérité avec le plaisir de la liberté qui accompagner l’arrêt d’une activité professionnelle.
– Etape 10 : 70 ans
– Etape 11 : 77 ans
– Etape 12 : 84 ans coïncidant avec le retour de d’Uranus.
Cet ultime cycle propose un ajustement psychologique et spirituel afin d’envisager une « vieillesse » sous un meilleur angle avec douceur et délicatesse sans tuer les élans du cœur. Une révision de discipline saine, souple et gratifiante avec une alimentation équilibrée, des exercices physiques adaptés pour entretenir l’enveloppe physique et la stimulation mentale avec les échanges et la lecture sera la bienvenue pour s’opposer à la sensation saturnienne de dessèchement et de limitation.
L’apogée du détachement aux injonctions matérielles rend disponible l’individu pour les activités sociales, culturelles et spirituelles, lui laissant la possibilité d’évolution jusqu’à la fin des temps…
Pour qui vit consciemment, la fin d’une vie reste émaillée de révélations avec son lot de surprises, ses invitations à qui veut voir encore « les possibles infinis », toujours répondre aux diverses sollicitations pour co-créer son destin en cheminant sereinement vers un épanouissement constamment renouvelé.

Namaste


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