
Je vous partage ce magnifique poème sur l’Inde en hommage à cette incroyable contrée, mystique, envoûtante et terrifiante. L’Inde et ses multiples âme m’inspirent quotidiennement et spirituellement. J’envoie dans la voûte céleste ma « propre lumière » à l’occasion de la célébration des fêtes de Diwali. Cette célébration est la plus importante fête hindoue de l’année. À cette occasion, on commémore la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’ignorance, et du bien sur le mal. Diwali, dont le nom dérive du sanskrit dipavali, qui signifie « rangée de lumières », est connue pour ses lampes d’argile au feu vif que les fidèles alignent devant leur maison.
Les dates de cette fête sont calées sur le calendrier lunaire hindou, dans lequel un mois équivaut à une période orbitale de la Lune. Diwali débute juste avant l’arrivée de la Nouvelle Lune entre les mois hindous d’Asvina et de Kartika, qui correspondent généralement aux mois d’octobre et de novembre du calendrier grégorien.
Hindous, Sikhs et Jaïns la célèbrent pendant 5 jours, rendent hommage au retour du dieu Rama et de son épouse Sita (avatar de la déesse Lakshmi) après leur combat victorieux contre le démon Ravana. Cette débauche de lumière est le passage de la Nouvelle Année. C’est au 3ème jour , dit « de la nuit sans lune » que la fête est à son apogée, les femmes allumant multiples bougies pour signaler le chemin de Rama et Sati. C’est aussi l’occasion de célébrer la déesse Lakshmi, de la prospérité et de la chance.

Le Sourire de l’Inde
N’allez point le chercher dans l’atmosphère feutré des hôtels luxueux
Des palais des puissants, ou dans le cœur branché des métropoles.
Prenez plutôt les chemins sinueux des campagnes, à l’ombre des villages
Sur les visages des faibles et des pauvres,
Dans la poussière immémoriale du travail recommencé.
La Dignité de l’Inde
N’est pas de celle qui s’exprime en déférences et conformités
En volutes respectueuses des usages et de la tradition.
Elle est dans le regard simple et droit des infirmes et des mendiants
Dans les mélopées des aveugles, le long des trottoirs sous les abris de fortune,
Éclaire de sa présence le quotidien âpre des cités bidonville.
La Richesse de l’Inde
N’est pas celle qu’empilent les nababs dans le secret des palais
Ne découle ni de quelque manne boursière, ou de juteux capitaux.
Elle s’écoule en flot continu dans les jeux et les rires des enfants
Dans leur énergie débridée et leur insatiable curiosité,
Par le trou de leurs rêves brisés, leurs petites intelligences minées.
La Force de l’Inde
Ne se manifeste pas en fierté militaire et défilés de grandeur
Elle n’a besoin ni de politiques belliqueuses, d’idéaux malfaisants.
Elle gît dans les mains et les têtes des petits travailleurs et artisans
Dans leur savoir-faire ancestral, à la source de leur inépuisable talent,
En inventivité, débrouillardise, et autres recyclages ingénieux.
La Beauté de l’Inde
N’a pas pour unique domicile les salons des musées, les façades des temples
Ne s’exprime pas seulement dans l’art des musiciens, des danseurs, des yogis.
Elle est partout présente, dans le son d’une cloche, la lumière d’un matin
Là où on ne l’attend pas, un ravissement de l’instant,
Elle est la trame invisible où se nouent les choses, les êtres, les événements.
La Souffrance de l’Inde
Sachez la tutoyer tout en la respectant, car elle est un miroir pour l’humanité
Ne l’enfermez pas dans un carcan de sentiments, de vertus, de jugements.
Elle vient se briser en vagues tumultueuses sur des rivages inexplorés
Et ce sont étrangement par quelque énigme magnifique et troublante
Ceux qui la subissent le plus qui savent préserver mieux.
SARASWATI
(Revue de Poésie, d’Art et de Réflexion
de Silvaine Arabo )
