Le Sureau : Sa Symbolique

Devant le sureau, ôte ton chapeau ;
Mais pour le genévrier, quitte l’étrier

Proverbe allemand

Le Sureau : Arbre de Frau Holle

Les divers noms du sureau rappellent Frau Holle. Sureau en anglais se dit « elder tree », « holunder » en allemand. Même s’il n’est pas clair linguistiquement que le préfixe « hol » soit effectivement lié à Frau Holle, les étymologistes le comparent au suédois « hylle » et au danois « hyld ». Toutefois l’origine reste incertaine. Mais si l’on prend également en considération les autres noms, un lien à Frau Holle doit être établi, car le holunder est aussi connu sous les noms de « holder », « holler », « hollerbusch » qui signifie littéralement « buisson de sureau », « hollerbaum » littéralement « l’arbre sureau » bien qu’il ne s’agisse pas réellement d’un arbre.

Le sureau pousse en un buisson noueux, quel que soit le lieu, sur un sol pauvre, même sur des éboulements de pierres ou des ruines. Selon ses conditions de croissance, il peut atteindre de 3 à 7 mètres de hauteur. On constate qu’il existe différentes variétes de sureau : l’Arbre de Frau Holle est le Sureau Noir, il existe aussi un sureau rouge ou un sureau rouge à grappes et un sureau nain. Les 2 sont toxiques, bien que certaines parties de ces plantes puissent être utilisées, en étant correctement dosées, comme remède naturel.

L’esprit du sureau

Selon les légendes, le sureau est l’habitat d’une fée ou d’un esprit gardien.

*Dans le Royaume de Prusse, le peuple croyait que le dieu de la Terre, Puschkaitus, vivait sous l’arbuste.

*Au Danemark, il était dit que Hyldemoer, Mère-Sureau, vivait dans le buisson.

*En d’autres lieux, les personnes pensaient que l’âme de Frau Holle vivait dans l’arbre. Tous les sureaux étaient perçus comme des portails pour son royaume du monde souterrain.

*Chez les celtes, le sureau est associé aux cultes des morts. Les druides confectionnent des flûtes magiques en bois de sureau qui permettent de communiquer avec l’esprit des défunts. Beaucoup de divinités maternelles et protectrices y vivent.

*Au début de la chrétienté, le sureau est nommé « l’Arbre aux Fées », son statut évolue. De cette appellation magique, il se transforme en celui qui abrite les esprits sataniques, le respect se transforme en crainte. Judas après avoir trahi le Christ se pend à un sureau. Depuis, on lui donne le nom d’arbre à Judas et ses baies seraient devenues immangeables. La croix du Christ aurait été faite en sureau.

*Du Moyen Âge à nos jours, selon les régions, l’aspect positif ou négatif du sureau prédomine. Néanmoins, une constante persiste: l’arbre est craint et respecté. On pensait que les reines des Fées et des Sorcières vivaient dans le sureau et le protégeaient ; c’est pourquoi le couper provoquait la malchance, voire la mort. On ne faisait pas les barrières de bétail en sureau, car on aurait enfermé les divinités avec les bêtes. Devenu symbole du diable, il ne pouvait être mis au feu.

*Chez les peuples gitans, chaque année, par une belle nuit du mois de mai, les mères font une pâte à beignets puis font chauffer une friteuse d’huile sur le feu du camp. Elles se déplacent à plusieurs sous les sureaux. Le matin au réveil, les enfants du camp découvrent les arbres couvert de beignets dorés sur les arbres. Il ne leur reste plus qu’à déguster le cadeau des Dieux. Il existe aussi une croyance qu’une tige de sureau doit être plantée dans le sol silencieusement pour lutter contre la fièvre.

*En sorcellerie, on appelle le sureau la « Vieille femme ». Il est apparenté à Vénus et à la constellation du Poisson, et représente l’élément Eau. Il est en analogie à l’arcane majeure la Lune dans le Tarot. On associe le sureau à la rune de Raido, celle du cheminement et du voyage chamanique. La Déité à laquelle il est relié est Holda, la Déesse Mère. On l’utilisait fréquemment pour faire des baguettes magiques en enlevant la moelle, qui était remplacée par une tige de cuivre. Pour plus d’efficacité, la tige devait être coupée à minuit le soir du Solstice d’Eté.

*Les flûtes pour communiquer avec les esprits étaient faites en sureau. La flûte du dieu Pan, dieu de la forêt et des animaux, elle-même, aurait été en sureau. Mère Sureau était la femme du Dieu Pan. Si un herboriste s’approchait avec respect du sureau et demandait poliment à Mère Sureau la permission de se servir, elle partageait volontiers ses secrets.

En résumé

Les anciens Celtes considéraient le sureau comme un arbre doublement symbolique, à la fois protecteur et associé à la mort.

Dans son bois, les druides fabriquaient des flûtes magiques grâce auxquelles ils entraient en communication avec l’âme des défunts.

Sa multitude de petites fleurs blanches trahissait la présence d’autant de divinités protectrices, qui vivaient à l’intérieur du tronc et des branches.

Il était interdit de le couper, car sa sève rougeâtre, s’échappant de la blessure comme du sang, témoignait de la colère de ses esprits bienveillants.

Arbre sacré, le sureau noir avait sa place dans l’alphabet oghamique, cette écriture druidique donc chaque caractère était associé à un arbre local.

Pour faire obstacle aux pratiques païennes associés au sureau noir, la religion catholique allait le diaboliser et en faire l’arbre des esprits sataniques.

On disait aussi que les sorcières confectionnaient les manches de leurs balais avec du bois de sureau.

Namaste


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