
« Le Lion qui garde les yeux ouverts est endormi,
Eric Bérrut « Neptune et les Poissons »
L’Eveillé, le véritable voyant, c’est un Lion aux paupières closes,
gardien de la source solaire qu’il contemple en son for intérieur.
Son propre regard n’est plus captif de l’océan des apparences,
il a pénétré un autre ordre de réalité. »
La menace pèse sur le vivant, le climat d’incertitude dans lequel nous naviguons favorise l’écran trouble, obscurci par nos angoisses ; au détour d’un chemin ou d’une errance, on se met à ressentir un futur désastre planétaire. Chacun sait que les mobiles les plus obscurs peuvent s’emparer des combats les plus nobles et la cause, voire la bataille, écologique en est sans aucun doute l’exemple actuel (Uranus en Taureau)
Il serait opportun et sain sous l’influence neptunienne de rétablir un certain « ordre cosmique », de passer un nouveau contrat d’âme et d’écrire le droit des « sans droit » !
Si on se saisit de l’analyse du zodiaque, étape par étape, en questionnant chaque archétype sous l’angle du Droit, respectant l’articulation du contrat social avec le contrat naturel, on peut construire une requête en tissant des liens logiques avec la Balance, le Verseau et les Poissons.
Archétype de la Balance
Instrument de pesée, de mesure et d’équilibre, la balance est le symbole de la justice. Vénus, gouverneur du signe de la Balance, inspiratrice du droit, régit les rapports humains ou bien les rapports internationaux. En exil dans ce signe, Mars et Pluton doivent renoncer à l’exercice coutumier de la loi du plus fort et s’incliner devant la déesse qui règne en souveraine, ce qui revient à dire que la force doit se plier au droit. À cette étape, Vénus et Saturne (l’amoureux de Vénus) écrivent la loi afin que toute relation s’établisse entre 2 sujets de droit. Pour que la Balance soit à l’équilibre et à l’équité des échanges, tout partenariat doit s’établir sur la loi saturnienne de la séparation et sur l’hypothèse de l’altérité.
Archétype du Verseau
En Verseau, ce sont ces 2 gouverneurs, Saturne, gouverneur nocturne, et Uranus, gouverneur diurne qui édictent le droit en étendant, à tous les Êtres humains, le partenariat inauguré par la Balance. Avec le sens de la responsabilité collective qui est dans la nature de Saturne et le sens de la solidarité humaine propre à Uranus, le Verseau équilibre la balance des échanges qui se tissent au niveau des groupes, des sociétés et de l’humanité.
Archétype des Poissons
A ce stade, ce sont Vénus, Jupiter et Neptune qui jouent la mélodie du droit afin que nul Être vivant n’en soit dépourvu et que les échanges se régulent à la faveur de la sensibilité commune empreinte de compassion. Là où le Verseau a la sagesse de penser à tous les Êtres humains et la faiblesse de n’avoir que les droits humains à l’esprit, les grandes eaux des Poissons emportent sur leur passage le mur d’isolation qui nous a permis d’ignorer la souffrance des animaux et des végétaux maltraités, de l’eau et de l’air empoisonnés, la souffrance du vivant dont les droits sont déniés et fracturés. Là où Uranus prend la défense des opprimés au nom de la dignité humaine, Neptune vient secourir l’ensemble du vivant, en levant au passage l’illusion d’optique de la division et de la fragmentation.
« Neptune, c’est l’amour en tant qu’acceptation inconditionnelle de soi-même, il est la clé de la guérison. Neptune est la capacité de lâcher-prise et de vivre dans l’acceptation de soi et de ce qui Est. Neptune est une dimension de l’amour qui dissout, l’amour guérit car il dissout la division intérieure suscitée par le jugement du mental qui condamne et qui exige toujours autre chose que ce qui Est »
Eric Bérrut
Neptune apporte la compassion, du verbe « compatir » signifiant « souffrir avec ».
Si nous étions plus nombreux à ressentir la détresse muette de la Terre et de ses habitants – végétaux, animaux et Êtres humains, chaîne du vivant – il y aurait une totale et unique lame de fond pour défendre les droits de toute forme de vie sacrifiée ou bafouée. Il serait élégant et de bon ton de renoncer à des modes de vie qui incluent maltraitance, destruction et irrespect tout court.
Si le rêve de cette masse décisive était atteinte, la contagion neptunienne de la compassion l’emporterait et orienterait la législation pour le bien du monde. Alors Neptune, le sauveur du monde et de l’humanité, pourrait agir en toute simplicité et de façon fluide en construisant des lois justes pour le vivant et surtout les mettre en application en les appliquant soi-même !

Namaste
Source : Eric Bérrut « Neptune et les Poissons ; Dionysos et Ariane ».
Il enseigne la psychologie et l’astrologie en Suisse et en France. S’inscrivant dans une démarche psychologique d’inspiration jungienne, il utilise l’astrologie comme moyen privilégié pour éclairer les figures du mythe qui constituent la trame des destinées individuelles et collectives.