Saturne et les Eléments trans-saturniens : Expérience de la Nature Véritable

« Le moment sublime de chaque Être est sa « transmutation », moment magique où le corps accueille l’âme et sa part spirituelle, il assume « sa réceptivité » et « l’émet » généreusement, il devient alors créateur, devient un Être délicieux et surprenant, découvrant son plus beau rôle, celui de donner ».

OséÂme

Le monde trans-personnel n’est pas d’un accès facile pour l’Être matérialiste essentiellement dominé par ses désirs. Conscient ou non, les effets des planètes extérieures au-delà des frontières de Saturne, les planètes trans-saturniennes, l’affectent et le concernent.

Au delà de Saturne : Un autre Monde

Ces éléments célestes, dits « octave supérieur », doivent en premier lieu être considéré en tant que « collectif ». Ils possèdent un certain nombre de qualités communes bien définies, ils sont connectés à l’inconscient collectif ou à ce que la psychologie des profondeurs appelle l’inconscient trans-personnel. Ils stimulent l’Être pour accéder à des énergies dont la nature dépasse le cadre de sa seule vie personnelle, puisqu’elles appartiennent à l’utilité psychique plus vaste du collectif.
Dans un sens ésotérique, ces éléments symbolisent « la voie de développement de l’âme » plutôt que celle de la simple personnalité consciente. On considère que les expériences et les fonctions qu’ils symbolisent possèdent une qualité fondamentale, archétypique et diffusent une signification bien plus étendue que la plupart de ces habitudes routinières tellement humaines. Ils provoquent ainsi, au travers de crises majeures, la croissance de l’Être et déplacent progressivement le niveau de conscience individuelle vers un plus grand Tout. Ils invitent l’Être à sortir de sa zone de confort « maîtrisée » et ils proposent de s’éloigner de ses préoccupations existentielles symbolisées par les planètes intérieures à l’orbite de Saturne.
Le consensus adopté à propos de l’influence de ces éléments est qu’ils signent le ton et les couleurs d’une génération, d’une communauté, auxquelles l’Être appartient. Selon cette idée, ils influent directement sur le caractère de l’Être dans les seuls cas où ils sont fortement aspectés avec le Soleil, la Lune ou l’un des angles du thème (la Croix d’Incarnation). Dans la plupart des cartes du ciel, on les considère comme des « notes muettes », des points relativement inactifs qui peuvent cependant devenir perturbants et générateurs de « stress » lorsqu’ils sont éveillés par un transit, ils semblent alors agir de manière fatale et incontrôlable, par le biais d’événements extérieurs qui remettent sérieusement en cause la stabilité matérielle ou émotionnelle de la personne. Au cours de ces crises, si l’Être parvient à comprendre ce qui est déstabilisant pour son corps, ses émotions et son esprit, elles provoquent une compréhension stimulante ayant pour effet de « construire sa psyché totale ». l’Être est alors en capacité d’aborder les rivages de l’invisible que lui proposent ces éléments célestes « grands travailleurs et transformateurs de l’inconscient collectif ».

Le Trio Céleste de l’Invisible

D’un point de vue mythologique, ces 3 déités, Uranus, Neptune et Pluton, sont invisibles, mystérieuses, cachées et d’un abord difficile.
*Uranus a disparu de l’Olympe après avoir été castré, dépossédé de son pouvoir par son fils Saturne. On ignore s’il est mort ou si l’on accepte que les dieux soient immortels !
*Pluton gouverne le monde souterrain, il ne sort que très rarement de son repère, lorsqu’il fait une incursion dans le mode visible, il reste dissimulé et invisible aux yeux des humains.
*Neptune dirige tout un monde aqueux, caché au fond de la mer, il secoue la Terre depuis ses cavernes souterraines.

La mythologie possède cette qualité de pouvoir présenter les contenus de l’inconscient collectif sous une forme pure et inaltérée, elle a su, depuis de nombreux siècles, distiller les différentes interprétations individuelles. Les qualités cachées ou inconnues d’Uranus, de Neptune ou de Pluton décrivent probablement très bien les perceptions inconscientes que l’on peut avoir de ces énergies énigmatiques.
Ce trio céleste représente des énergies incontrôlables tant que le modèle de référence reste le « petit ego conscient » face aux forces de la psyché collective. L’idée même de « contrôler une énergie » est le propre de ceux qui n’ont jamais pris le temps de se tourner vers l’intérieur afin de découvrir le genre de pouvoir résidant dans l’inconscient. Les énergies trans-saturniennes ne sont ni inamicales, ni maléfiques par nature, elles servent le dessein de la psyché considérée dans sa totalité et ne deviennent hostiles à l’Être que lorsque ce dernier décide de prendre une direction différente de celle qui est voulue par « son soi intérieur ».
Plutôt que de songer à contrôler Uranus, Neptune et Pluton, il est probablement plus sage de chercher à les comprendre afin de mieux coopérer avec le besoin inconscient de « réalisation de soi » dont ils sont l’ambassadeur.

Le Monde Invisible : l’Expérience Magique du Génie ou de la Folie

La mythologie enseigne la notion de destruction dans ces personnages mythiques dits « destructeurs ». Dans le panthéon Hindou, Shiva, le dieu de la destruction, est une part nécessaire de la Trinité.
Uranus, Neptune et Pluton sont, dans un sens, tous destructeurs : Uranus destructeur d’une mauvaise utilisation du monde de la pensée, Neptune destructeur de la mauvaise utilisation du monde émotionnel, Pluton destructeur de la mauvaise utilisation du combat ; ils secouent, tous les 3, les bases de la structure égotique afin d’ouvrir la personne à une dimension plus large dont elle fait réellement partie.

Saturne symbolise le périmètre extérieur de la structure de l’ego personnel. Il cherche à se préserver de l’intrusion des forces trans-personnelles afin d’éviter à l’Être d’avoir à accepter l’idée humiliante qu’il n’y a pas de véritable différence psychique entre lui et les autres. Cette belle structure comporte toujours une imperfection qui finit par lui être fatale et causer son propre effondrement. Quand cela se produit, les énergies de la psyché collective pénètrent vindicatives, par delà les frontières rendues poreuses par l’action dissolvante de Neptune, dans la personnalité. Soit l’Être est capable d’interpréter ce qui lui arrive et agit en tant que canal de transmission des besoins collectifs du groupe, il peut alors être reconnu comme « un génie » incarnant l’archétype dans lequel l’Être va trouver un reflet de ses besoins profonds. Soit il n’a pas su garder la distinction entre son « moi » et le courant de l’inconscient collectif finissant même par confondre les 2, basculant alors dans une forme de « folie », devenant l’archétype plutôt que de le transmettre, il perd le contact avec sa réalité personnelle.
Les éléments trans-saturniens sont donc liés avec le génie et avec la folie, il est certain que la frontière entre les 2 est souvent très étroite. Il existe des moments, dans la vie de tout Être, où les énergies de l’inconscient collectif empiètent sur le champ de sa vie personnelle, chacun de ces moments de génie ou ces moments de folie, sont des périodes majeures pour faire l’expérience de « sa nature véritable ». En psychologie des profondeurs, on appelle ce type d’expérience : « des expériences de sommet ». Parfois on les nomme « expériences de conscience cosmique » ; difficile de les nommer ou même les définir, ces expériences restant indescriptibles pour le « soi ». Ces épreuves ou ces événement sont très profonds et la personnalité peut véritablement se perdre ou mourir dans la lumière de cette perception plus vaste de la vie.
À ce stade, Saturne oriente fortement la personne vers ce type d’évolution car l’imperfection de sa structure de l’égo est, ici, plus grande. Ce n’est pas parce que son « moi conscient » n’est pas suffisamment sensible pour comprendre ces énergies, qu’elle ne l’affecte pas, qu’elle ne trouve pas de réponse dans son inconscient. Chez l’Être qui n’a pas dépassé le niveau de conscience saturnienne, les éléments trans-saturniens travaillent simplement dans l’ombre. Lorsque le moment est venu pour Uranus Neptune et Pluton de pénétrer dans le champ de la personnalité consciente, ils apportent souvent « la tragédie et la destruction ».
Il n’y a rien de fatal là-dedans, seulement l’aveuglement permanent de l’Être quant à son rythme de réalisation interne.

« Pour que débute les changements positifs, il nous faut une prise de conscience collective. »

Inconnu

La psyché collective de l’humanité s’était peut-être développée intérieurement au point que les idéaux de fraternité, de liberté d’individualité et de contrôle des forces de la nature par l’esprit aient pu commencer à s’exprimer. Certains pensent également que les Anciens devaient ignorer ces éléments célestes puisque l’Astrologie Antique ne comprenait que 7 corps célestes ; il est probable, en fait, qu’il les méconnaissait consciemment, jusqu’au moment de leur découverte. A compter de ce temps-là, le sens symbolique de chacun de ces éléments a pu être mis en correspondance avec ce qui a émergé alors au sein de la conscience collective. On a mis en évidence la notion de synchronicité, décrite par C . G . Jung, l’avènement simultané d’un fait intérieur et une circonstance extérieure, sans connexion causale apparente mais ayant une signification semblable. Par exemple, la découverte d’Uranus a coïncidé avec l’avènement de l’électricité et de l’ère industrielle ainsi qu’avec 2 grandes révolutions politiques qui ont donné naissance à une nouvelle forme de gouvernement.
La subtilité serait de dire que les éléments trans-personnels ont été découverts quand l’Humanité a été prête à les accueillir et les recevoir afin d’accéder à une compréhension supérieure avec Uranus, de s’ouvrir à un amour sans condition avec Neptune et de laisser mourir symboliquement la partie de l’Être inefficiente grâce à l’influence de Pluton.

Namaste

Source : Saturne de Liz Green , née le 4 septembre 1946 à Englewood (New Jersey), est une astrologue américaine d’inspiration jungienne. En avril 2010, elle devient docteur en histoire de l’Université de Bristol avec une thèse intitulée « La Kabbale dans l’occultisme britannique ».


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