Vénus : Avènement de la Relation affective

« Toute relation est un miroir dans lequel nous voyons tels que nous sommes vraiment. Il ne fait aucun doute que la fonction de toute relation est de révéler l’état de notre moi tout entier. Ce dévoilement de soi est douloureux : il exige des ajustements constants, une souplesse permanente de notre système intellectuel et émotionnel. Ainsi, nos relations n’ont pas beaucoup de sens, tant que nous y cherchons un contentement, mais acquiert une signification extraordinaire quand nous les reconnaissons comme moyen de nous connaître »

Krishnamurti

Vénus provient de la racine indo-européenne wen qui signifie « désirer » ; en latin cette racine s’est transformée en veneris, « désir sexuel », puis en français on le relie au mot « venin ». De « Valeur » à « vénéneux » en passant par « vénal », Vénus cache dans son sens étymologique la palette de toutes ces caractéristiques du charmant au compulsif et abusif.
Vénus est surnommée la « petite bénéfique du zodiaque », elle est le gouverneur des 2 signes, le Taureau, signe de Terre féminin, cette vénusienne est « corporelle » gouvernée par les énergies matérialistes de la « forme » ; et la Balance en signe d’Air masculin, qui est plus « intellectuelle » gouvernée par les énergies de l’Esprit.
Elle est la 3ème planète par ordre d’éloignement au Soleil, elle avance de 1° par jour, elle accomplit sa révolution autour du Soleil en 225 jours et traverse chaque signe pendant moins d’un mois. Elle ne s’écarte jamais de plus de 48° du Soleil et c’est le seul corps céleste (hormis la Lune) qui s’approche le plus près de la Terre. Elle rétrograde 42 jours tous les an et demi environ.
Vénus correspond à l’âge de vie de 18 à 25 ans.

Vénus associe les notes, les couleurs, les formes, les mouvements qui s’aiment. Elle unit les corps, les Êtres qui s’aiment. Le seul devoir divin qui est assigné à cette déesse est celui d’aimer. Vénus est au cœur du choix, du goût, des valeurs, des affinités.
Elle est le principe d’Éros, la force magnétique qui relie par le désir, par l’Amour ; tandis que Mercure est le principe du Logos qui crée des connexions par l’intermédiaire de l’Esprit. L’homme affectionne plus que tout le monde mercuriale de l’Esprit ; la femme aura plus d’affinités avec le monde vénusien du sentiment. En psychologie jungienne, on considère que l’Éros est le principe qui est au cœur de la conscience féminine.
Éros, le dieu de l’Amour qui met le feu dans les cœurs en y décrochant les flèches de la passion, est alors indissociable de Vénus/Aphrodite que l’on considère souvent comme sa mère. Selon le mythe orphique de la création, Éros surgit directement de l’œuf primordial et c’est lui qui met en marche l’univers entre en le Ciel et la Terre, le Soleil et la Lune et tout le reste.
Vénus est la déesse de la Beauté et de l’Amour parce qu’elle est la « Forme » (Vénus/Taureau) qui émane du créateur. Éros apparaît ainsi comme le désir divin qui pousse à la connaissance de soi à travers le miroir de la manifestation. L’histoire de nos amours, et plus généralement de nos relations, s’inscrit dans le cadre du développement de la conscience. Éros est le grand tortionnaire de l’âme humaine, en même temps que son grand pacificateur. L’Amour, avec la passion et la souffrance qu’il entraîne, devient l’un des principaux aiguillons de l’individuation.

« L’Amour n’est pas dans l’autre, il est en soi-même, on le réveille, mais pour que ce réveil se déclenche, on a besoin de l’autre ! »

Paolo Coelho

La Relation Soleil / Vénus : « Je t’aime, moi non plus »!

Le Soleil est en chute dans le signe de la Balance. L’intuition solaire, exaltée en Bélier, passe à l’arrière-plan parce que l’énergie Balance appelle à entrer en relation avec le « non-moi » : en effet, l’archétype de ce signe est marqué par une ouverture et une attention authentique aux autres au risque de s’occulter soi-même, le Soleil disparaissant sous l’horizon en obéissant à l’idée qu’il doit épouser la position d’autrui.
La confusion Soleil /Vénus se tient, pour l’essentiel, au fait que l’Être à tendance à se définir en référence à autrui et à s’orienter plutôt en fonction du regard, du jugement qu’on porte sur lui, plutôt qu’être à l’écoute de sa vérité intérieure.
Lorsque Vénus règne en maîtresse jalouse de ses prérogatives, le développement de l’individualité se trouve entravé et on retrouve là une certaine dimension de la chute du Soleil en Balance. Pour la femme, l’identification à Vénus présente le même genre de danger, en fin de compte, que l’identification à la Lune : quand elle est sous l’emprise de Vénus/Aphrodite, elle existe dans le regard, dans le désir, dans l’amour de l’homme ; quand elle abandonne sa vie à l’énergie lunaire, elle existe à travers ses enfants et sa famille.

Les autres sont avant tout des circonstances, des outils, des enclumes, que la vie place face à nous pour nous forger (le mari de Vénus/Aphrodite est forgeron, Héphaïstos, « celui qui forge le divin »). Les autres sont d’abord des prétextes de rencontre avec soi-même, des tamis pour réfléchir aux impuretés, des doigts qui pointent les plaies et qui  demandent aussi, fort heureusement, d’exprimer sa qualité.

La pierre de Vénus est le Saphir, du grec sapheiros, lui-même issu d’un terme sanskrit qui signifie « Aimé de Saturne ». Vénus est l’aimée de Saturne, parce qu’elle est au cœur du processus de la relation grâce à laquelle on peut se connaître. La rencontre entre Vénus, Saturne et Uranus prend alors tout son sens en s’inscrivant dans le cadre du miroir de la Balance. Le nom latin de la Balance est libra et cette dénomination indique notamment que c’est à travers la rencontre avec l’autre qu’advient la prise de conscience susceptible de nous libérer. Du point de vue des maisons, cela revient à évoquer la dialectique de l’axe 1/7 à travers lequel le « moi » se renouvelle dans le rapport avec le « non-moi ».


Les enjeux du cycle Soleil / Vénus

*S’impliquer dans les relations humaines, prendre le risque de l’Amour ; tout en demeurant fidèle à soi-même, fermement centré en soi-même
*Témoigner de soi-même, de sa vérité, de son authenticité face à autrui
*Approfondir le sentiment d’individualité en faisant les choix qui tiennent à cœur, en s’entourant de la Beauté et de l’Amour qui nourrissent
*Faire de la rencontre avec autrui, l’espace privilégié pour le développement de la conscience

« Je cherche les notes qui s’aiment »

Mozart

La Relation Lune / Vénus : Illusion d’auto – suffisance

Dans le zodiaque, la Lune et Vénus se sont associés sous les auspices du Taureau, puisque la première est exaltée dans ce signe, tandis que la seconde y est en domicile. Quand la Lune est principe réceptif indifférencié, le vide qui appelle le plein ; Vénus a pour fonction de choisir, sur le plan du sentiment, ce qui est bon pour elle ou ce qui ne l’est pas, ce qui lui convient ou ce qui ne lui convient pas.
Lors d’un cheminement, Vénus induit un processus de différenciation des valeurs et elle permet d’identifier toujours plus « amoureusement » ce qui ce qui peut rassasier et ce qui peut étancher la soif. Par l’intermédiaire de Vénus, la force magnétique, la Lune peut reconnaître que nul n’est à même de la combler ; hors le Soleil, pôle complémentaire qui lui est destiné comme époux. D’une manière générale, la bonne entente entre la Lune et Vénus est une des clés qui permet à l’Être de demeurer dans une intimité sereine avec lui-même, avec les autres, avec son environnement. Vivant en osmose avec les personnes, avec les lieux et les choses qu’il aime, il traverse parfois la vie avec une grâce, avec un sens de la célébration qui est de nature à décourager le premier semeur de trouble venu. La beauté est sa nourriture, elle est sa respiration et son inspiration.
Tandis que la Lune et Vénus sont réunis dans le signe du Taureau, elles apparaissent dans une relation de quadrature quand on considère leur maîtrise respective sur le Cancer et la Balance. Envisager de ce point de vue, la rencontre entre la Lune et Vénus touche une articulation cruciale, dans la mesure où le Cancer est le secteur de la « naissance à soi-même » et que la Balance est la porte qui nous conduit vers l’Autre. Au cœur de l’échange entre la Lune et Vénus, nous avons l’opportunité de rentrer dans l’intimité et l’authenticité de la rencontre d’Être humain à Être humain. Il ne s’agit plus « d’idée d’amour » ni question de « cultiver l’amour » mais de recouvrer cette présence où nous sommes « en amour ».

Les enjeux du cycle Lune / Vénus

*Demeurer dans un état d’ouverture et de réceptivité tout en étant capable de faire des choix différenciés
*S’entourer de ce qui nourrit et de ce qui féconde, sur le plan matériel, comme sur le plan psychique et spirituel
*Préserver l’espace qui est le sien, tout en étant ouvert à l’autre, prêt à lui faire de la place et à le reconnaître dans sa propre réalité
*Rester dans l’intimité de soi-même, tout en étant à l’écoute de l’autre
*Trouvez à allier le principe maternel et le principe érotique

« Ferme les yeux, « tombe en Amour » et reste dans cet état. »

Rumi

Namaste

Source : Eric Bérrut « Chemin de Soi »
Il enseigne la psychologie et l’astrologie en Suisse et en France. S’inscrivant dans une démarche psychologique d’inspiration jungienne, il utilise l’astrologie comme moyen privilégié pour éclairer les figures du mythe qui constituent la trame des destinées individuelles et collectives.


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