
Psyché signifie Âme, la dimension universelle de la nature impermanente.
Mythaginaires Merveilleux ; Dominique Aucher
Eros est le fils de l’incarnation concrète de l’Amour, le fils d’Aphrodite.
Zeus commande à Eros : « Je t’accorde la faveur de jouir de l’Amour avec Psyché. Sois conscient que vos âmes unies seront sous le regard des Déesses et des Dieux dont je suis l’ultime aspect. Vos âmes ont touché le divin, désormais elles doivent? avec vos corps, évoluer dans cette dimension. L’Amour unit la conscience humaine avec la conscience de l’Univers. Il est dit que, de l’union des Âmes Psyché/Eros, est née une enfant de sexe féminin appelée « Ingénue Sensualité »
Définition de psychogénétique : développement des fonctions de l’esprit et acquisition des formes de pensées
L’épisode mythologique de Chronos/Saturne et Aphrodite/Vénus est en résonance avec l’archétype de la Balance qui relie ces 2 divinités. D’après Hésiode, poète grec antique créateur de la Théogonie, œuvre fondatrice dans l’élaboration de la mythologie grecque, Aphrodite (aphros = écume) est née des flots de l’océan fécondé par la semence du membre d’Ouranos, mutilé par la faucille de son fils, Chronos.
La Balance est le domicile nocturne de Vénus (quand le Taureau est le domicile diurne) où Saturne (Chronos) est en exaltation. D’ailleurs, on raconte que Saturne est l’Amoureux de Vénus !
Pour la figure mythologique de l’archétype du Taureau, il faut s’en référer à une figure antérieure de celle d’Aphrodite/Vénus, soit Eros, principe d’attraction terrestre comme force de gravitation et d’attraction céleste comme élan mystique. l’Eros est l’origine de notre venue au monde, notre conception tient au rapport érotique du père et de la mère. Le Taureau est d’ailleurs exalté avec la Lune (féminin/mère) quand Saturne est exalté en Balance (masculin/père).
Une Vénus/Balance est un long processus maturatif de l’Eros toujours inachevé, figuré par Vénus/Taureau.
Vénus : Processus et Devenir
Gaïa met au monde le Ciel Etoilé, son opposé, son complémentaire, cela procède de la naissance d’Ouranos sous l’impulsion du principe d’union de l’Eros.
Chronos/Saturne coupe le lien primordial en castrant son père, il sépare le Ciel et la Terre. C’est ainsi que Saturne est devenu le symbole de « la séparativité ». Vénus, sous l’influence archaïque de l’Eros, investit la relation comme un capital de confort et de sécurité qui énonce une question primordiale qui serait de ne pas assimiler l’amour à la satisfaction primaire du bien-être : ne pas confondre amour et sécurité selon le principe du Taureau ou ne pas confondre amour et aimer l’amour selon le principe de la Balance.
Vénus/Taureau
Vénus/Taureau traduit les besoins archaïques du prolongement sur Terre de ce qui a été vécu dans les eaux utérines. L’Être attend une restauration d’un état de bien-être, de satisfaction et de plénitude. Astrologiquement, ce lien s’inscrit dans le sextil Taureau/Poissons. Vénus/Neptune/Poissons avec Vénus/Lune/Taureau prolongent donc les sensations primaires, corps contre corps, peau contre peau.
La réponse maternelle passe par l’archétype de Vénus/Taureau car la relation passe par le toucher, les caresses et les soin corporels pour maintenir un état d’équilibre émotionnel quasi identique au milieu aqueux de la gestation.
La Lune, le miroir de la psyché, nous fait entrer en résonance avec l’ensemble du thème natal. Elle nous ouvre à la sensibilité de chaque astre et nous permet ainsi de répondre à chaque besoin induit par chacun d’eux. Le jeu, « Je », lunaire est le besoin de l’Être qui s’articule pour répondre à ce besoin. La sécurité lunaire correspond à la notion d’attachement.
L’archétype du Taureau inaugure, dans la roue zodiacale, la recherche du confort, du bien-être, du repos, de la satiété, de la douceur, de la volupté. Le bien-être taurin le cultive, le restaure, le conserve, voire le « couve » ! On est dans le registre archaïque de l’Eros.
Vénus/Balance
Vénus/Balance traduit le « Sacre de l’Amour » après avoir traversé le cycle Taureau/Balance qui l’a mise face à la connaissance des pièges de la chair et de ses nécessités (étape de purification en Vierge) et qui lui permet maintenant d’accéder à l’équilibre du corps, de l’esprit et des émotions.
La réalité Vénus/Saturne/Balance est l’expérience de la « séparation ». La séparation est choisie par l’autre pour suivre son chemin.
La perception serait d’être sain, ou non, dans le « dedans » de soi, d’être comblé, parvenir à la paix, affirmer un sentiment de sécurité, ou de fragilité, intérieure. Le narcissisme primaire permet de développer la certitude de sa valeur interne propre, de ses dons, capacités et fécondité à partir de soi-même.
La vénusienne permet d’apprécier et mesurer cette plénitude. Quand Vénus est affectée par la Lune, Saturne, Pluton ou la Lune Noire, l’image inconsciente du corps en est atteinte, il y a une souffrance dans la corporalité.
Cependant, Vénus/Balance ne s’incarne plus par le peau, comme sa sœur Taureau, mais par le Verbe qui remplit le double rôle de la relation et de la frontière, tandis que les rapports d’altérité sont garants par le différenciation. Ainsi, la notion de frontière, pour la Vénus/Taureau, passe par le corps, quand, pour la Vénus/Balance, elle passe par les mots.
Enjeux du Processus vénusien : Processus psychique à parcourir
Le parcours s’inscrit au point de départ avec la Lune en exaltation en Taureau (signe féminin), le domaine maternel, pour évoluer vers Saturne, en exaltation dans le signe de la Balance (signe masculin), le domaine paternel. L’enfant, en fusion avec la mère, est laissé seul ; apparaît l’angoisse de l’absence viscérale, il réclame et crie son besoin, la mère apparaît, restaurant la fusion. Il se construit alors une confusion avec le bien-être retrouvé : ici, la mère n’est pas humaine mais se confond avec l’expérience vénusienne et la représentation lunaire.
Vénus/Taureau : vécu sensoriel et enracinement heureux
Vénus/Balance : vécu relationnel dans l’altérité
A l’étape de la Balance, l’autre est censé se présenter dans le registre de la différenciation, de la distance, du dialogue.
Ce cheminement de la fusion en Taureau à la découverte de l’altérité en Balance est un long processus qui s’étend sur toute la durée de l’existence.
Nous l’avons dit, la naissance de Aphrodite/Vénus est issue de la « castration » accomplie par Chronos/Saturne de son père Ouranos/Uranus. Chronos met fin au royaume de la grand-mère des origines pour instaurer celui du père !
Vénus/Taureau : fusion lunaire
Vénus/Balance : différenciation saturnienne
Sous le règne de Chronos, la fratrie s’affranchit du ventre de Gaïa pour s’inscrire dans celui du père (Chronos avale ses enfants à la naissance).
La symbolique de la castration saturnienne s’affiche dans la frustration, la limitation ou la perte mais elle introduit la promesse de l’avenir et du devenir. Saturne/Balance est le garant de l’altérité : en effet, la notion de castration induit le sacrifice pour renoncer à un certain niveau de satisfaction et ainsi participer à un nouveau stade d’évolution.
Etape Bélier : castration ombilicale, perte du monde aquatique rassurant et enveloppant et l’état d’apesanteur du monde des Poissons. Accès au monde aérien de l’autonomie physiologique.
Etape Taureau : castration orale, « perte du sein » dont dépend la satisfaction et le comblement. Accès au « lait des mots » et de la relation langagière (en étape Gémeaux).
Etape Balance : on retrouve la « Loi de Saturne », assomption de l’altérité, garantie d’une relation juste entre les Êtres. L’autre est un autre, la notion de ‘l’autre » qui s’oppose à la notion de « même » (m’aime). Il est juste d’accepter dans cette dynamique que l’autre ne partage pas nos valeurs et qu’il ne satisfasse pas nos attentes. On aborde le dépassement de l’Eros fusionnel, on intègre l’imaginaire archaïque selon lequel la relation serait porteuse de valeur et de sens, à condition qu’elle engendre comblement et satisfaction.
Par conséquent, Vénus/Balance arbore et use de dialogue (dia : préfixe qui désigne séparation, différenciation) juste et équitable, elle suppose la relation entre sujets souverains au sens léonin, définitivement séparé au sens de la Vierge. L’exigence du dialogue interdit l’abus de pouvoir (Pluton en exil en Balance) et la demande adressée à l’autre est censé supplanter l’intention de faire pression et obliger l’autre, lui forcer la main (une main de fer dans un gant de velours définit assez bien la diplomate Balance) afin d’obtenir satisfaction (Mars en exil en Balance).
Aphrodite/Vénus et Héphaïstos/Vulcain
Héphaïstos est l’époux d’Aphrodite. Il est le fils d’Héra (épouse de Zeus) par parthénogénèse. Quand il naît, Héra le trouve si laid qu’elle le rejette et l’abandonne dans l’Olympe. Par sa chute, en plus d’être hideux, il devient boiteux ! Il est recueilli par les nymphes Thétis et Eurynomé qui l’élevèrent dans un grotte sous-marine. C’est ainsi qu’il apprend à connaître et à maîtriser le « feu souterrain ». Pendant son exil, en effet, il devient un artisan bijoutier et un forgeron hors pair.
Héra entend parler de ses dons et l’invite à revenir sur l’Olympe. Il fabrique un magnifique trône d’or qu’il offre à sa mère, mais c’est un cadeau enchanté : Héra se retrouve ligotée par des liens invisibles dès qu’elle s’est assise sur ce siège. L’assemblée des dieux s’émeut : il faut retrouver Héphaïstos qui a pris la fuite. Arès/Mars essaie de le ramener de force, mais il est mis en déroute par un jet de métal en fusion. Dionysos/Bacchus réussit après l’avoir enivré, à le ramener sur un âne. Pour délivrer Héra, « le divin boiteux », selon l’expression homérique, exige d’être reconnu par ses parents : comme signe de sa réintégration parmi les Olympiens, il obtient en mariage la plus belle des déesses, Aphrodite.
Symbolique : Héra est une femme en colère contre son époux qui s’octroie toute les libertés, de la tromper et d’engendrer Athéna qui sort de son front (il avait avalé sa mère enceinte avant). Faute de pouvoir accéder au « pouvoir masculin », elle veut mettre au monde « le fils intérieur ». Cet enfant est laid, il investit la laideur qu’Héra ressent envers les hommes. Elle le rejette mais Héphaïstos transforme tout ce qu’il touche en beauté (pour se venger certes) !
Vénus est trop belle pour Héphaïstos et Héphaïstos est trop laid pour elle ; cela traduit le sentiment que l’Être a de lui-même, quand il n’a pas honoré sa nature masculine et qu’il ne peut se sentir à l’aise et en harmonie, au sens Vénus/Taureau, avec son corps d’homme. Ce couple partage un univers de finesse, de délicatesse, de culture, de beauté mais ce n’est pas l’amant désiré pour la vénusienne et, de son côté, son époux ne se considère pas comme désirable car la première femme de sa vie, sa mère, l’a rejeté !
le Grain de Beauté Céleste
Vénus est « ce confetti de lumière qui accroche le regard enflammant l’action martienne ».
Laëtitia Defranoux
La fonction vénusienne réside dans le besoin de créer des liens, elle évoque la facilité de coopérer et de s’adapter. La vénusienne porte en elle l’amour, la grâce et la sagesse. Quand Jupiter est le « Grand Bénéfique » du zodiaque, Vénus en est la « petite bénéfique ». Vénus est reliée aux arts, aux champs (chants) artistiques qui déclenchent des envies de créer et d’aimer la vie mieux et plus. Vénus fabrique des philtres à consommer sans modération, elle permet d’accéder plus intensément à des dimensions d’authentique plaisir de vivre. Vénus, lumière bienveillante et puissante, éclaire notre âme et nos actes quotidiens. Elle cache une véritable dimension créative et sociable et symbolise nos plus beaux atouts. Elle est l’étoile la plus brillante après le Soleil dans la voûte céleste. L’Astrologie babylonienne surnommait Vénus la « Brillante » quand elle surnommait Mars le « Brûlant ».
Vénus nous invite à penser et à repenser la qualité de notre participation humaniste en vue d’une récréation, d’un renouvellement de notre société et de nos rapports aux autres. C’est l’affectivité vénusienne qui donne lieu à de superbes élans et à de vraies chaînes d’entraide sociale humanitaire et philosophique. La vénusienne affirme et défend ses idées et ses combats au travers de la beauté, de la créativité, de la culture, à l’opposé des révoltes et contestations musclées incarnées par Mars.
Vénus est une planète dite personnelle, elle est donc en étroite relation avec notre psyché : ne pas exprimer sa Vénus ou la bafouer, c’est accepter de « se faire tuer un peu » ; c’est consentir à laisser piétiner notre qualité d’Être humain plein d’amour soufflé par la dimension vénusienne spirituelle, son plus précieux atout qui exalte les qualités les plus dignes de l’humanité. Plus on considère la Vénus qui vibre en nous, plus on est à même d’agir et de lutter contre la médiocrité ambiante. Accéder à sa dimension vénusienne exige que l’on désire l’Amour, que l’on aime l’Amour et que l’on nourrisse chaque jour la pensée, que l’on en pratique sensuellement et religieusement l’idée en faisant appel aux forces des signes occupés par la Vénus natale. Vénus nous invite à « être vivant » et à créer la beauté qui va avec la vie.
La fonction vénusienne décrit les facilités ou les difficultés relationnelles ainsi que toutes les valeurs personnelles liées aux besoins de satisfaction, de paix et de complétude.
« Accepte ce charme, laisse-le te consoler et éveiller en toi l’insondable désir. Prends soin de l’Amour que tu vis. Que les pétales de l’Amour exaltent leurs parfums jusqu’à la nuit des temps afin de donner un exemple à toute l’humanité et les autres formes de vie ».
Mythaginaires Merveilleux Dominique Aucher

Namaste
Source : Eric Berrut ; enseigne la psychologie et l’astrologie en Suisse et en France. S’inscrivant dans une démarche psychologique d’inspiration jungienne, il utilise l’astrologie comme moyen privilégié pour éclairer les figures du mythe qui constituent la trame des destinées individuelles et collectives.
Écrivain, il a publié plusieurs ouvrages aux Éditions Janus.
Laetitia Defranoux ; diplômée de littérature et d’histoire de l’art, Laetitia Defranoux est aussi journaliste. Elle a monté son premier thème astrologique dès l’âge de neuf ans et s’est passionnée dès lors pour tout ce qui touche au symbolisme et à la mythologie.