Pluton : les Métamorphoses Nécessaires

« Au fond, c’est ça la solitude ; s’envelopper dans le cocon de son âme,
se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours ».
August Strindberg

Pluton, dans une analyse positive (eh oui !), est sans doute une sorte de « magie » dans un ciel obscurci. Pluton, et la descente dans les profondeurs de l’inconscient qu’il représente, sont comme le ciel inondé d’une nuées d’étoiles qui provoquent notre conscience en l’invitant à se transformer. Alors on touche à l’essence-ciel et à un fragment d’éternité. On est plus que la somme de nos désirs et/ou problèmes existentiels, on se sent vibré et participé à quelque chose de bien plus grand que soi. L’âme plonge dans les profondeurs de l’espace et on accède par magie à toute l’immensité de son intérieur.
En ce sens, avec le Puissant Pluton, le minuscule invisible à nos yeux devient visible à notre âme et notre cœur, il honore le fondement astrologique en perçant et auscultant le ciel extérieur que l’on voit se refléter dans un ciel intérieur. Il informe de ses lois et principes, induisant la vibration d’un sentiment profond mystique de la vie du cosmos et un sens mystérieux à notre existence dans cet univers.
Magnétisé, hypnotisé, le regard vers le ciel, on ressent un appel de quelque chose, au cœur de l’univers, pour répondre à notre soif de dépasser les frontières du réel, de sauter dans un sorte « d’au-delà ». Serait-ce cela la sensation de mort pour mieux renaître ?
Car l’Astrologie parle de l’âme, et cette partie se reconnaît quand elle se tourne vers le ciel.

L’Astrologie, avec son histoire millénaire, porte en elle, une somme de croyances phénoménales : on est marqué par la « crainte des dieux » du Sumer ; la mentalité esclavagiste des Grecs anciens, le fatalisme des Stoïciens, la transcendance prude des Traditions chrétiennes, le rationalisme aveuglant de la Science, le sexisme du Patriarcat, alors que l’on doit « sentir » l’Astrologie de ses origines et ses « lois naturelles ».
Ainsi, Pluton, dans le paysage astrologique, est le symbole d’une évolution progressive qui concerne l’Être, le collectif, la nature ou la culture. Il est la puissance du dessein évolutif, la nécessité de changement et de croissance.
Son approche est comme un filtre, il invite à mettre des « lunettes astrologiques » pour aider à « voir » le sens de l’évolution de l’Être et de la société. Cette attitude permet d’identifier « les sources les plus profondes de la sécurité émotionnelle intime à chaque Être ». Pluton est le révélateur des anciens schémas, les anciennes orientations et les manifestations comportementales de type obsessionnelles ; il impose, par sa force, de les métamorphoser pour que l’évolution puisse se faire. Collaborer avec cet intense Pluton, intransigeant et volontaire, oblige à prendre le temps d’oser l’affronter afin de le rencontrer et développer une réelle compréhension des principes et des solutions qu’il expose !

« L’espèce humaine est engagée dans une quête éternelle, à la poursuite de ce quelque chose censé lui apporter le bonheur, un bonheur total et infini. Pour les individus qui ont cherché dieu et l’ont trouvé, la quête est terminée : il est « ce quelque chose ».
Paramahansa Yogananda

La relation Soleil / Pluton : Dieu / Diable

Selon la conception mentale fondée sur la dualité, le Soleil est l’idéal vers lequel on est censé tendre, tandis que Pluton est la nature ténébreuse que la morale et la religion exhortent à combattre : le 1er est assimilé à Dieu et le 2d est vu comme le diable, en tant que l’ennemi irréductible. Dans la réalité, le Soleil et Pluton sont intimement liés, ce couple rassemble les extrémités du système solaire : « la lumière de la conscience » d’un côté, et le seigneur des ténèbres qui règne dans les profondeurs infernales, de l’autre ; leurs forces réunies nourrissent un processus de mutation au niveau de l’entrée de l’identité avec Pluton qui aide à ouvrir le noyau de soi-même.
Pluton est le symbole du « noyau », de la pénétration et de la fusion, le principe de base du nucléaire et des bombes issues de cette technologie. En effet, Pluton a été découvert en 1930, en synchronicité avec l’avènement de « l’ère nucléaire », et sa fonction est bien de provoquer la fission du noyau de l’atome et de libérer l’énergie qui relie les particules. « Nucléaire » vient du latin nucleus, « noyau », et on voit bien que Pluton œuvre sur tous les plans de l’existence, en brisant les coques, les enveloppes, les carcasses, les vieilles peaux, afin de révéler l’essence de toutes choses. Pluton nous rappelle que la mort est le corollaire même de la vie, tant il est vrai que l’apparition de nouvelles formes de vie suppose la destruction d’anciennes formes de vie. En brisant les formes transitoires dans lesquelles on met son identité et sa sécurité, il amène à reconnaître que la vie elle-même est éternelle. En consumant toute chose de son feu purificateur, il conduit à éprouver ce qui est et ce qui demeure : le Soleil.

Les enjeux de la relation Soleil/Pluton :

*Laisser mourir le Soleil de l’ego qui se substitue à la liberté d’être et de manifester ce que l’on est
*Transmuter l’ombre du signe solaire, la laisser éclater pour qu’elle révèle son noyau
*Vivre consciemment la mutation de soi, plutôt que de passer par des processus périodiques de destruction
*Consentir à la mort des formes périphérique en même temps qu’on fait l’expérience du centre immortel

La relation Lune / Pluton : Attachement / Détachement

Le cycle Lune / Pluton se présente comme le sacrifice d’une vie vouée au monde sensible, et en particulier au confort et la sécurité. L’Être ressent, jusque dans l’angoisse de la chair, la précarité de la condition humaine, il doit découvrir que toute tentative d’atteindre une sécurité sur le plan extérieur est destiné par avance à l’échec. Pluton est là, qui rappelle que le corps est amené à devenir cendre et que tout commencement porte déjà en lui le germe de sa fin. Pluton exige, d’une manière ou d’une autre, le sacrifice du « Moi ». Les natures plutoniennes réagissent volontiers selon la « loi du tout ou rien ». Cette tendance peut recéler une grande angoisse intérieure, elle déstabilise l’Être attaché à une certaine maîtrise de lui-même, à une certaine modération ou une certaine cohérence à la manière de conduire sa vie.
Vivre l’énergie plutonienne en harmonie et cesser de la subir, c’est accepter « la descente en Hadès ». Il va lever le voile des aspects de soi-même qui ne sont pas compatibles, ni avec l’image que l’on se fait de soi-même, ni avec l’idée que l’on a de la vie ; il va nous guider pour être enfin honnête avec soi-même et se diriger d’un pas décisif sur le chemin qui conduit au cœur de soi-même. Au creuset de l’existence, le cycle Lune/Pluton évoque cette authenticité, cette mise à nu de soi-même sans laquelle nul ne saurait se mettre au monde. La sagesse, au sens de Pluton, c’est une manière de descendre, de pénétrer, toujours plus profondément sa propre réalité. C’est en quelque sorte : « se pénétrer soi-même »

Les enjeux du cycle Lune / Pluton :

*Vivre les liens humains de l’appartenance tout en les laissant se défaire et se transformer, comme l’exige la sagesse de la vie
*En nativité féminine, en particulier, sacrifier ce que la maternité et la famille comportent comme enchaînement et donc comme obstacles à l’évolution des uns et des autres
*Trouver une sérénité qui ne doive rien au confort des habitudes, à la sécurité d’une situation matérielle et affective, mais qui s’inscrive au cœur même de l’impermanence et de la transformation
*Vivre le processus du lâcher prise dans le concret du quotidien, apprivoiser la mort, en faire la compagne de la vie
*Faire siennes les dimensions les plus intimes, les plus secrètes et plus profondes de soi-même, se laisser inspirer et guider par la sagesse de la Grand-Mère

Pluton nous indique comment on utilise nos ressources et celles des autres
La nature de Pluton est de comprendre le « dessin évolutif »,
la nécessité du changement et de croissance
Le cycle Soleil / Pluton c’est « ouvrir le noyau de soi-même »
quand le cycle Lune / Pluton c’est « se pénétrer soi-même »